La LED est utilisée à une échelle de plus en plus importante dans les serres, pour les cultures maraîchères comme pour la floriculture. Bien qu’il ait déjà été prouvé que de nombreuses cultures poussent bien sous un éclairage 100 % LED, une solution hybride est parfois choisie dans un premier temps.
Lors de la transition (partielle) vers la LED, le choix peut être fait d’une part d’importantes économies d’énergie ou d’autre part d’augmenter l’intensité lumineuse. Dans les deux cas, en plus de sélectionner le bon spectre LED, vous devez garder à l’esprit la configuration totale de la culture pour réussir la transition. Cela inclut des facteurs tels que la densité des plantes, l’irrigation et la variété des plantes, entre autres. L’éclairage HPS crée une chaleur de rayonnement qui manque le plus souvent à l’éclairage LED. Les modules LED les plus utilisés actuellement ont une efficacité de 3,2 à 3,7 µmol de lumière par joule d’électricité, et pour HPS, avec une efficacité de 1,8 µmol/J, c’est de 40 à 50 % moins. Outre le facteur d’économie d’énergie, cette grande différence a l’avantage de pouvoir mieux contrôler le climat en pilotant séparément la chaleur et la lumière. Cependant, par conséquent, en tant que cultivateur, vous devez constamment veiller à réaliser les bonnes conditions climatiques et de culture pour la manière dont l’éclairage LED est appliqué. Naturellement, il existe de grandes différences entre les cultures, mais il existe également plusieurs facteurs communs. Nous aimerions partager ce que nous avons appris de l’expérience.
5 conseils pour la culture avec les LED
Conseil n°1 : Utilisation optimale de votre éclairage avec des LED à intensité réglable
Bien entendu, choisissez un spectre LED avec des résultats prouvés pour votre culture. Des recettes lumineuses ont été développées pour de nombreuses cultures et notre base de données comporte plus de 150 recettes éprouvées. Lorsque l'éclairage HPS est remplacé (en partie) par des LED, le niveau d'éclairage total dans la serre augmente généralement de manière significative. Dans ce cas en particulier, il est utile de pouvoir faire varier l'intensité de l'éclairage LED : avec une installation gradable, vous pouvez répondre à la fois aux besoins de la culture, aux conditions météorologiques et au marché de l'énergie, sans faire de concessions à l'uniformité de la lumière. Les LED à intensité variable présentent également un autre avantage : leur efficacité augmente d'environ 10 % lorsque leur luminosité est atténuée. Cela réduit la consommation énergétique par appareil d'éclairage.
Conseil n° 2 : L’activité autour de la culture est la clé
Il est important de partitionner les éléments assimilés générés lors de la photosynthèse. C’est une terrible embûche que de laisser la plante absorber tout l’éclairage à partir d’une installation d’éclairage artificiel tout en omettant de créer un climat favorable à la distribution par la plante des éléments assimilés aux parties de la plante ciblées (souvent les fruits et/ou les fleurs). Sans prendre les mesures appropriées, la culture s’expose à un risque d’évaporation insuffisante, de température trop basse ou d’absorption insuffisante des engrais.
En raison de l’absence de chaleur de rayonnement, dans certaines cultures, la projection via écran LED est utilisée de manière plus intensive et les verrières restent fermées plus souvent, ce qui permet de conserver la chaleur à l’intérieur de la serre. Cela peut entraîner un climat trop passif, où la plante rencontre des problèmes d’évaporation. Plusieurs options sont possibles afin de garder la plante active. La clé ? Le drainage du liquide autour de la plante. Vous pouvez également envisager un mouvement d’air supplémentaire par des ventilateurs par exemple, ou en ajoutant un tuyau de chauffage (limité) associé à un trou dans l’écran, et éventuellement en laissant les verrières légèrement ouvertes. La déshumidification active par des unités de traitement d’air, par exemple, est également une option parfaite si associée à un éclairage LED. De cette façon, vous pouvez filtrer et déshumidifier activement avec un apport d’énergie limité.
Dans de nombreux cas, nous avons vu que l’énergie économisée par l’éclairage à LED doit être légèrement compensée par un apport de chaleur plus élevé. La quantité d’apport de chaleur supplémentaire nécessaire diffère fortement selon l’état de la culture, mais les économies d’énergie nettes par rapport aux installations HPS sont considérables lorsque l’électricité et la chaleur sont ajoutées. De plus, dans la plupart des cas, la chaleur a également un coût inférieur à celui de l’électricité.
Conseil n° 3 : Les règles concernant les végétaux
Pour une croissance optimale, la plante doit toujours arriver en tête. En définitive, la culture montrera à quel point la lumière offerte traduira le développement souhaité. Gardez un œil sur l’absorption d’eau, la vitesse de développement, etc. et ajustez la température en conséquence pour maintenir l’équilibre de la culture. Pour de nombreuses cultures, afin que la plante utilise les éléments assimilés générés comme il se doit, il convient réorienter de manière plus générative par rapport aux installations HPS. Envisagez, par exemple, d’atteindre un plus grand DIF, l’équilibre d’humidité souhaité, une stratégie de taille (des feuilles) et d’ajuster l’EC ou le dosage des nutriments, le cas échéant. Pour votre culture, une température de serre de 20 degrés avec installation HPS est très différente de 20 degrés avec LED. Autrement dit, le système avec LED vous permet d’observer davantage la température de la plante plutôt que la température ambiante. Il peut également être judicieux de se pencher sur la température de la plante pour chaque partie de la plante. Lorsque les sources de chaleur sont appliquées différemment, cela peut avoir une influence sur la température des racines et des fruits par exemple, par rapport à la tête de la plante. Exemple : dans le cadre des cultures palissées, les tubes de croissance sont beaucoup plus utilisés avec un éclairage LED ou hybride, pour avoir un effet direct sur la température des fruits.
Conseil n° 4 : Contrôler la température des plantes grâce à l’écran de filtrage
Dans de nombreux cas, nous observons que les producteurs qui disposent d’un écran énergétique en parallèle à un écran d’ombrage ont une plus grande flexibilité et un meilleur contrôle de l’humidité et de la température des plantes par rapport aux producteurs qui n’ont qu’un seul écran.
Il y a un grand avantage à utiliser un écran énergétique pour contrôler la température de l’usine. Surtout les producteurs qui sont habitués à l’éclairage avec installations HPS à haute intensité ne sont pas toujours conscients de l’effet du rayonnement thermique des lumières, lorsque l’émission de l’extérieur est faible ou même négative. Dans de nombreux cas, il pourrait être judicieux de fermer presque totalement l’écran énergétique, limitant ainsi les émissions de la culture dans l’atmosphère, tout en poursuivant l’échange d’air et la déshumidification.
Conseil n° 5 : Continuer le calcul en fonction de la totalité de lumière
Dans le cadre de l’application d’intensités de lumière plus élevées, la lumière sera un facteur de croissance restrictif d’une culture dans une moindre mesure. L’éclairage artificiel conduira à une totalité de lumière stable en hiver. Par conséquent, utilisez la totalité de la lumière disponible pour créer une culture stable garantissant la continuité. La lumière devient moins un goulot d’étranglement, surtout lorsque la chaleur et la lumière peuvent être réorientées séparément avec un éclairage LED. Cela ne veut pas dire pour autant que, en tant que producteur, vous ne devez pas rester vigilant quant à la totalité de lumière à atteindre et au potentiel de croissance ou de production que cela implique. En réalisant des charges végétales trop élevées, la culture est déséquilibrée, entraînant une reprise difficile en hiver. Restez vigilant et réaliste en matière de densité des plantes, de poids de la récolte, de moment de la récolte et de stratégie de taille.
Comment réussir une culture LED
De plus en plus de producteurs optent pour un éclairage LED économe en énergie et sont convaincus du champ des possibles. Pour tirer le meilleur parti du potentiel, il existe un certain nombre de « boutons » sur lesquels appuyer pour tirer le meilleur parti de votre récolte. Pensez à plus qu’à la lumière, mais à tous les facteurs de croissance de la serre et laissez la plante vous guider dans vos décisions.

Leontiene van Genuchten est spécialiste en plantes pour la floriculture chez Signify (anciennement connu sous le nom de Philips lighting). C’est à la base une chercheuse pragmatique soucieuse de répondre aux besoins des producteurs. Depuis qu’elle a commencé à travailler chez Philips lighting en 2015, Leontiene a collaboré avec des chercheurs et des producteurs pour développer et améliorer les technologies d’éclairage LED Philips utilisées en floriculture.

Erik Stappers est spécialiste des plantes pour les légumes chez Signify. Il se concentre sur les cultures en fil de fer et les légumes-feuilles. Erik est étroitement impliqué dans des projets en Europe occidentale et travaille avec les producteurs pour créer la solution optimale pour leur culture et leur situation.
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